"LE ROLLER, C'EST PAS POUR MOI".
Combien de fois j'ai entendu cette formule un brin fataliste, aussi intangible que "Les Hommes Naissent Libres et Égaux en Droit" ou "Tu ne Tueras Point" ?
Je comprendrais volontiers que l'on dise: "faire du roller ne m'intéresse pas" car dans ce cas précis, il est sous-entendu que l'on pourrait faire mais que l'on ne VEUT PAS faire.
Mais dans le postulat: "Le roller, c'est pas pour moi" il est sous-entendu que l'on NE PEUT PAS faire, même si l'on voulait faire. En d'autres termes, on évacue rapidement le problème en incrimininant le corps qui ne serait qu'un grossier amas organique, incapable de s'adapter à de nouvelles tâches...
Or, il existe des personnes qui ne s'imaginaient pas un jour faire du roller et pourtant qui ont franchi la barrière psychologique en se disant "on verra bien ", ou "j'essaye et si je n'y arrive pas, je laisse tomber". Évidemment, avant d'en arriver là, il faut être séduit à l'idée de se voir sur des patins.
Puis vient le GRAND moment où l'on commence à rouler... "MAIS BON SANG, J'AVANCE !"...
J'ai personnellement eu la même sensation la première fois que le vent s'est engouffré dans ma voile et que la planche s'est mise à clapoter. Idem lorsque la barre du delta s'est soulevée et que mes pieds ne touchaient plus le sol. Certainement aussi lorsque j'ai fais mes premiers mètres sur mon petit vélo sans les stabilisateurs, et j'irais jusqu'à certifier avoir fait une expérience équivalente lors de mes premiers pas...
En conclusion, si vous avez été capable d'apprendre à marcher, alors vous devez être capable de faire du roller...
Alors, vous les chaussez quand ces patins ?
"DOUBLE POUSSÉE: TECHNIQUE RÉSERVÉE AUX EXPERTS OU TECHNIQUE TOUT COURT ?".
Pour certains, la double-poussée (double-push) est un gadget contraignant, permettant éventuellement de gagner quelques secondes lors d'un marathon et qui ne vaut pas la bonne vieille technique classique, c'est-à-dire pousser fort sur chaque jambe, l'une après l'autre. Pour d'autres, à l'autre extrème, cela fait partie intégrante de leur façon de se propulser et ne se posent plus la question de savoir si elle est efficace ou non puisqu'ils l'ont adoptée définitivement.
Au milieu, il y a les amateurs perplexes, qui se demandent si cela vaut la peine de se lancer dans un long apprentissage, ayant entendu différents propos contradictoires et qui aimeraient bien avoir leur propre opinion.
Mais avant tout, tentons une brève présentation de cette double-poussée à l'intention de celles et ceux qui ne savent pas de quoi il est question ici.
Pour résumer, la DP consiste à inciter la jambe qui ne fait rien (lorsque l'autre pousse) à faire quelquechose, car il n'est pas question qu'elle se repose la moitié du temps, non mais !
Cela revient à avoir des étriers sur un vélo (enfin des chaussures qui se bloquent aux pédales) comme ça, lorsque une jambe pousse sur la pédale, vous pouvez tirer sur l'autre en remontant, ce qui procure un gain de puissance. Et bien pour le roller, c'est la même chose ! Bon, je ne chercherais pas à développer l'aspect technique, cela n'est ni dans mes compétences, ni le but de cet article. Je vous conseillerais simplement d'aller sur doublepush.com, vous pourrez charger des vidéos instructives, et avoir des liens qui vous expliqueront tout dans les moindres détails (en anglais).
Alors, pourquoi faire un article sur un sujet sans en parler vraiment: en vérité, juste pour dire que je suis convaincu qu'utiliser la DP, ou plus modestement, essayer de faire quelquechose qui pourrait y ressembler, peut trouver son application même lors d'une rando entre amis, tout simplement car elle peut améliorer la technique globale de patinage. Des jambes qui poussent moins mais plus fréquemment, un dos qui a moins besoin de se courber, l'élimination des temps morts qui de toutes façons n'étaient pas des temps de repos, quelques frissons du fait de déséquilibres volontaires (attention aux ripages en carre externe: en général, c'est irrécupérable et patatras !).
Bref, un excellent prétexte à de nouvelles sensations !
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